Cyclo-cross ou gravel : quelles différences ?

Si elles peuvent sembler proches, le cyclo-cross et le gravel sont des disciplines qui ont bien entendu des similitudes. Mais aussi des différences. On se base sur 5 critères pour les comparer.

1. Le type de vélo utilisé

Cyclo-cross : Les vélos de cyclo-cross sont conçus pour la performance et la maniabilité sur des terrains techniques. Légers et rigides, ils répondent aux exigences des compétitions. Leur géométrie agressive, avec un empattement court et un angle de direction fermé, assure une maniabilité précise et rapide, idéale pour les virages serrés, les parcours sinueux et les franchissements d’obstacles.

Gravel : Les vélos gravel sont conçus pour le confort et la polyvalence. Ils sont donc idéaux pour partir à l’aventure sur de plus longues distances. Leur géométrie est pensée pour offrir une position stable et confortable. Le cadre est conçu avec un empattement plus long et un angle de direction ouvert, pour garantir une grande stabilité sur des surfaces variées. Ces vélos peuvent accueillir des pneus d’une section de 40-45 mm améliorant ainsi l’adhérence et le confort sur les chemins accidentés. Contrairement aux vélos de cyclo-cross, ils sont équipés d’œillets permettant d’ajouter des accessoires comme des sacoches.

2. La durée des épreuves ou sorties

Cyclo-cross : Les compétitions de cyclo-cross sont généralement disputées sur des circuits de +/- 2 km et durent 1 heure pour les élites et un peu moins pour les jeunes ou les amateurs (+/- 40 minutes). Ces courses se disputent donc à très haute intensité sur un tracé technique avec de nombreux obstacles (naturels ou artificiels) à franchir.

Gravel : En gravel, c’est l’endurance qui prédomine. Les sorties peuvent durer plusieurs heures, voire plusieurs jours si vous vous orientez vers le bikepacking. À la base, le gravel n’est donc pas forcément une épreuve de vitesse. Mais depuis quelques années, avec l’émergence des UCI Gravel world series, les championnats du monde ou encore l’Unbound Gravel aux USA, l’endurance ne suffit plus. Pour tirer son épingle du jeu sur ces épreuves prestigieuses, il faut pouvoir tenir une sacrée vitesse moyenne. À Titre d’exemple “Unbound 200” (320 km) a été remporté à la vitesse de 35 km/h par Lachlan Morton…

3. L'esprit de la discipline

Cyclo-cross : Le cyclo-cross est avant tout orienté compétition ! Il est aussi considéré comme une école de formation pour les jeunes cyclistes qui y voient un terrain idéal pour développer leur technique, leur mental, mais aussi leur capacité à fournir des efforts intenses.

Gravel : L’esprit du gravel est axé sur l’aventure et le plaisir off-road. Moins intense que le cyclo-cross (normalement…), il permet de découvrir de nouvelles traces, sur de longues distances, souvent entre amis. Le gravel se veut convivial, la compétition étant reléguée au second plan par la plupart des pratiquants. Les compétitions de gravel, en plein boom, sont souvent plus accessibles aux communs des mortels que les courses de cyclo-cross, même si les challenges amateurs de cyclo-cross sont aussi accessibles aux novices avec le système de licences d’un jour.

4. Le lieu de pratique

Cyclo-cross : Le cyclo-cross se pratique principalement sur des circuits fermés de +/- 2 kilomètres. Ceux-ci sont tracés dans des parcs ou des champs, avec des obstacles et des virages serrés placés tout au long du parcours. Boue, sable, herbe, asphalte ou encore pavés : on retrouve de nombreux revêtements différents sur un parcours de cyclo-cross. La plupart du temps, ces circuits sont temporaires, ils sont uniquement tracés le temps d’une course. Il existe aussi des circuits permanents, parfait pour s’entraîner.

Gravel : Le gravel peut se pratiquer sur une variété de terrains et ne se limite absolument pas à un petit circuit technique. En gravel, vous partez à l’aventure, en suivant une trace GPX ou non. Vous roulez donc sur une grande variété de terrains : asphalte, gravier, sentiers forestiers… Une foule d’itinéraires sont possibles, dans toutes les régions ou presque.

Cyclo-cross ou gravel : quelles différences ?

5. Le gravel et le cyclo-cross, pour qui ?

Cyclo-cross : Sur papier, le cyclo-cross s’adresse principalement aux cyclistes expérimentés et aux compétiteurs qui veulent relever le défi physique et technique imposé par cette pratique. Ce sport est aussi pratiqué par les jeunes et les cyclistes amateurs. Certains font du cyclo-cross leur priorité de l’année, mais la majorité des coureurs s’en servent pour rester en forme pendant l’hiver, tout en travaillant leur technique. Ces dernières années, la discipline tend à s’ouvrir à un plus large public. Des petits cyclo-cross sans prétention sont organisés par-ci par-là et sont ouverts à toutes et à tous.

Gravel : Le gravel est une discipline accessible à tous, des débutants aux cyclistes expérimentés. Si vous aimez emprunter des chemins variés, si vous adorez explorer de nouveaux horizons, le gravel est fait pour vous. Seul ou entre amis, vous pourrez vous évader pendant de longues heures. Des courses sont également organisées et sont de plus en plus populaires. Dans la start-list des courses les plus prestigieuses, il n’est pas rare de voir les noms de cyclistes pros ou anciens pros (sur la route).

Le cyclo-cross et le gravel partagent des racines communes, mais leurs approches diffèrent clairement. Le cyclo-cross est une discipline qui est plutôt axée sur la performance et l’intensité, avec des courses courtes et techniques. Par contre, le gravel se distingue par sa dimension d’aventure et d’exploration, où le plaisir de rouler en dehors des sentiers battus prime souvent sur la compétition.