Apprendre à trouver le confort dans l’inconfort
J’avais déjà découvert le stand up paddle, il y a de cela deux ans, mais je n’avais jamais tenté d’exécuter une série d’asanas sur l’eau. Pour le SUP yoga, pas besoin de grand-chose à part une pagaie. Un SUP (une large planche de surf gonflable qui ressemble un peu à un canoë plat) sert de tapis de yoga flottant. Ensuite, mieux vaut chercher un coin tranquille en eaux profondes ou peu profondes. Un étang ou un ancien bras de rivière feront parfaitement l’affaire.
Contrairement au «yoga sur terre», le SUP yoga n’est pas simplement une question de flexibilité, il s’agit plutôt de détente et de conscience. L’accent n’est donc pas placé sur le nombre de postures instagrammables (pas facile, pour un esprit compétitif), mais sur le fait de bien respirer et de prendre le temps de maîtriser le corps dans les transitions d’une posture à l’autre. Croyez-moi, c’est plus élégant dit comme ça, que ça ne l’est en réalité : on a plutôt l’impression de faire du yoga sur une fine poutre de gym. En raison de l’équilibre précaire, chaque mouvement se répercute plus profondément dans les muscles que lorsqu’on réalise la même posture sur la terre ferme.
Pendant toute la séance, je cherche à prendre du recul en me répétant un mantra : «apprendre à trouver le confort dans l’inconfort», alors même qu’un groupe de canards curieux me frôle sans cesse et qu’un canot pneumatique avec un photographe et un rédacteur en chef passe en ronronnant.