Vous rêvez de vous mettre au kitesurf ? On répond à 12 questions que vous pouvez vous poser avant de commencer ce sport passionnant.
Une planche, un harnais et une aile au bout de 24 mètres de ligne: vous voilà prêts à envoyer un premier “frontloop”. Un rêve. A moins d’être un surdoué du kitesurf, vous n’y arriverez pas directement. Par contre, les obstacles à franchir pour y parvenir ne sont pas si nombreux. En compagnie du Liégeois Corentin Kurowski, kitesurfeur expérimenté, on déconstruit 12 des préjugés qui vous empêchent de vous lancer dans l’aventure.
En Belgique, le kitesurf est plus pratiqué que le surf… “Des écoles de kite, il y en a partout sur la côte belge, explique Corentin. Le kite devient vraiment un sport très populaire. Je conseille à tout le monde de prendre des cours pour débuter. ” La plupart des écoles se situent effectivement sur la côte (à retrouver via une recherche google). Certaines écoles itinérantes - qui mettent régulièrement le cap sur la Zélande - voient aussi le jour.
Difficile de se lancer seul, effectivement. Dans les écoles, vous trouverez des potes pour naviguer. Lorsque vous serez autonomes, vous pourrez faire appel à la communauté. “Via des groupes facebook ou des sites internet, il y a toujours moyen de trouver des gens pour naviguer. Personnellement, je regarde où vont les autres kiteurs sur kitehigh.nl, un site référent.” Le sport peut aussi se pratiquer seul. “Mais c’est beaucoup mieux et plus sécurisant avec des amis.”
Pour les Belges, les spots de “kite” les plus proches se situent sur la côte belge, en Zélande, ou en Zuid-Holland. Le site orao.com propose une liste des spots où la pratique du kitesurf est autorisée en Belgique, aux Pays-Bas, mais aussi sur la Côte d’Opale. “Pour les spots néerlandais, le site kitehigh.nl est aussi une mine d’or. Globalement, en Belgique, les conditions sont plus compliquées. Quand elles en ont la possibilité, les écoles se déplacent donc en Zélande. L’apprentissage y est plus facile. On a pied plus longtemps et il y a moins de courant.”
Pour la pratique du kitesurf, un vent de 14 à 25 noeuds (26 à 46 km/h) est idéal. “14-15 noeuds, c’est parfait pour les débutants. Quand on acquiert plus de technique, on peut naviguer dans un peu moins de vent, mais aussi dans beaucoup plus (sourire).” Pour s’assurer de la force et de la vitesse du vent, rien de tel que des sites web comme windguru.cz ou windy.com. “Une fois sur place, l’idéal est de vérifier le vent en direct sur ces sites ou à l’aide d’un anémomètre.”
Ces dernières années, les systèmes de sécurité en kitesurf ont considérablement évolué. En cas de perte de contrôle, le premier réflexe est de lâcher la barre, de manière à diminuer l’incidence de la voile sur les lignes arrières. Activer le “quick release” permet ensuite de lâcher une ligne avant. “Et puis il reste encore une possibilité de larguer complètement la voile”, précise Corentin, qui ajoute un conseil important. “Le risque, c’est que le “quick release” soit grippé. Il faut toujours bien nettoyer le système avant d’aller dans l’eau et vérifier qu’il fonctionne.”
En dessous de 10°C, le kitesurf devient un sport plus extrême. Mais il peut encore se pratiquer sous des températures négatives. Le tout est d’être bien équipé et de diminuer le temps de session si nécessaire. En cas de session hivernale, une combinaison en néoprène (5 mm au niveau des zones vitales, 4 ou 3 mm sur le reste du corps), une cagoule, des gants et des chaussons sont indispensables. “Le tout est aussi de ne pas prendre froid avant la session. Je conseille toujours une veste coupe-vent pour les pauses, mais aussi pour naviguer, par dessus la combi.”
Bien sûr, quelques heures de cours seront nécessaires avant de vous lancer dans le grand bain. “Mais toutes les étapes de l’apprentissage sont sympa. Et on prend des sensations tout de suite !” L’évolution du matériel a également rendu l’assimilation des techniques de base plus simple. “Les ailes sont désormais plus souples et plus faciles à manoeuvrer", explique Corentin.
Lors de la découverte de la discipline, les athlètes musculeux ne sont pas spécialement favorisés. “Je dirais même que le kite, c’est le contraire de la force. Par contre, il faut un peu de souplesse, une souplesse d’esprit aussi. Au début il faut y aller en douceur, on est dans la compréhension. Souvent les filles sont plus douées que les mecs (sourire).” Pour diriger l’aile, une légère tension dans les bras est néanmoins nécessaire. “Elle permet de comprendre où est l’aile, d’éviter de se faire surprendre par celle-ci. Mais cette tension est minime par rapport à ce que l’on a connu sur les anciennes ailes. Désormais, l’essentiel de la tension de l’aile se situe au niveau des abdos.”
Comme on l’a vu ci-dessus (voir préjugé n°6), il est possible de naviguer dans des conditions hivernales. “En dessous de 10°C, ça devient néanmoins plus “touchy”. Et en dessous de 5°C, on ne fait plus autant de figures.” Pour les plus frileux, il reste l’option voyage. Les plages de Tarifa (sud de l’Espagne) et de Dakhla (Maroc) sont parmi les plus renommées de la planète pour la pratique du kite. L’Afrique du Sud et la France ne sont pas en reste.
Avant d’investir dans le matériel nécessaire à la pratique du kitesurf, un seul conseil : prendre la température en vous inscrivant à des cours, où le matériel est prêté. Ensuite, lors de l’achat d’un premier équipement, le marché de l’occasion n’est pas conseillé pour les débutants, surtout pour l’aile. “Quand on est plus expérimenté, par contre, on est capable de jauger le niveau d’usure de l’aile.” Chez Decathlon, un équipement complet vous coûtera environ 2000 €, combinaison comprise. Un certain prix, c’est vrai. “Mais, bien entretenu, le matériel se garde longtemps.”
On n’ira pas jusqu’à dire que le kitesurf est destiné aux “jeunes de 7 à 77 ans”. Mais presque. “J’ai déjà vu des enfants de 8-9 ans naviguer. Mais je dirais que 12 ans, c’est un bon âge pour commencer. Avant de naviguer, les pré-requis sont de savoir nager et de savoir manier un cerf-volant à deux lignes. Plus on commence tôt, mieux c’est. Mais il n’y a pas d’âge pour faire du kite. Mon père a d’ailleurs commencé à 55 ans. Il n’y a pas de “trop vieux” qui tienne. Il faut juste avoir une certaine souplesse et être en bonne forme physique.”
Pas besoin de camionnette ou de barres de toit pour transporter votre matos ! Une petite voiture suffit. “La planche mesure 1m35 et peut rentrer dans n’importe quelle voiture. L’aile étant gonflable, elle se range dans un sac.” Plutôt pratique pour partir naviguer à la moindre occasion...
Vous voilà prêt·e à vous jeter à l'eau. Le kitesurf est un sport accessible à tous, à condition de déconstruire certains préjugés. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est possible d’apprendre en Belgique grâce aux nombreuses écoles de la côte, et de trouver des compagnons de navigation via des communautés en ligne. Le vent, la température, et la technique sont des facteurs à maîtriser, mais le matériel moderne facilite l’apprentissage. Enfin, il n’y a pas d’âge pour vous y mettre. Alors, plus d’excuses, lancez-vous !
