« Choisir un objectif réaliste par rapport à la prépa »
Au fur et à mesure, Raphaël a pu acquérir quelques 'ficelles' qui lui permettent d’être plus performant le jour J. Sans détenir la science infuse pour autant. « J’ai reçu une panoplie de conseils, certains ont fonctionné, d’autres pas, sourit le Liégeois. Le jour de la course, les techniques d’alimentation et d’hydratation sont très importantes. Elles permettent d’économiser pas mal d’énergie. Adopter la bonne posture, ne pas trop regarder sa montre... Pour moi ce sont ces petites choses qui petit à petit font gagner des minutes précieuses. » Comme tout marathonien ou presque, celui qui joue toujours au futsal a commis quelques erreurs. Qu’il ne commettra plus. « La première, et j’en reviens à mon expérience d’Amsterdam, c’est de partir trop vite. Il ne faut pas tomber dans l’euphorie si on se sent pousser des ailes. Il faut aussi pouvoir se fixer un objectif réaliste par rapport au déroulement de sa préparation. Je suis désormais capable de le faire. »
Aujourd’hui, ce n’est pas la chasse au chrono qui pousse ce père de famille à poursuivre sa série de marathons. Mais plutôt d’autres aspects de l’épreuve, qui renforcent son caractère iconique. « Je gagnerai peut-être encore quelques secondes ou minutes, mais je ne vise pas la barre symbolique des trois heures, confirme Raphaël. Par contre, visiter la planète en participant à des marathons sympas, ça me botterait bien. J’ai reçu un livre de mon frère qui compile les marathons les plus originaux dans le monde. J’en ai déjà coché quelques-uns (sourire). Je me dis que j’ai encore du temps devant moi. Le futsal, je me vois encore y jouer 5 ou 6 ans. Par contre, je pourrais encore courir pendant 30 ou 40 ans. En termes de projection c’est très sympa. »
Le dépassement de soi qui refait surface sur chaque ligne de départ, inéluctablement, c’est aussi ce qui fait courir Raphaël. « Tant qu’il est là, je continuerai, conclut-il. Le marathon reste une épreuve magique dans le sens de son imprévisibilité, qui contraste avec le côté rigoureux de la préparation. J’aime aussi l’humilité qu’il faut garder par rapport à cette épreuve. Sur semi-marathon, chacun peut dire à une minute près le temps qu’il vise. Sur marathon, c’est beaucoup plus incertain. » Le marathon, ça reste un mythe.