Je fais une majorité de courses mixtes
Je suis une fille qui court en 2e catégorie. En France j’ai la possibilité de concourir dans les catégories suivantes :
Cadet H/F~
Junior H/F~
3/ Junior~
2/3/Junior~
1/2/3/J - Pass Open~
Dames Junior-Senior
L’athlétisme, la natation et les sports collectifs sont déjà dans la pratique de compétitions 100% féminines à l’instar des championnats nationaux, mondiaux, et olympiques d’une majorité des sports. Mais quelques compétitions de niveau régional ou évènements de masse mélangent encore les genres.. On peut alors se demander quel est l’intérêt de les séparer.
Nombreu•x•ses sont ceux•celles qui se battent pour l’égalité hommes–femmes. Seulement, nous ne pouvons pas nous battre contre nos différences physiologiques. C’est la raison pour laquelle, de mon point de vue, il est logique que les genres soient séparés lorsqu’ils sont en compétition. Je vais fonder cet article sur mon retour d’expérience dans le cyclisme.
Je suis une fille qui court en 2e catégorie. En France j’ai la possibilité de concourir dans les catégories suivantes :
Cadet H/F~
Junior H/F~
3/ Junior~
2/3/Junior~
1/2/3/J - Pass Open~
Dames Junior-Senior
Toutes ces catégories à ma portée sont le résultat d’un manque de compétitrices, et de compétitions féminines trop éloignées les unes des autres, que ce soit dans le temps ou dans l’espace. De plus, les courses féminines dites régionales n’attirent pas les compétitrices. Faire 500 kilomètres, pour concourir contre une dizaine de femmes, pour gagner une coupe et une gerbe de fleur, non merci. Même s’il n’y a pas de petites victoires, la communication est tellement mauvaise que le week-end suivant personne ne saura que vous avez gagné, et vous aurez en prime dépensé beaucoup d’argent. Il est alors souvent plus simple pour nous de courir avec les hommes dans un périmètre plus restreint, et en fonction du niveau, c’est un bon entrainement pour les courses féminines de niveau national.
En général, seule la première féminine est récompensée. Il y a également les courses cyclosportives, qui sont des évènements "de masse". Il y a des classements distinctifs en fonction du sexe et des tranches d’âge. Comme la désignation nous le fait deviner, la « masse » de compétitrices est supérieure au nombre de femmes au départ d’une course qui leur est réservé, étonnant n’est-ce pas ?
Les catégories féminines ont leur classement, et leur podium et sur ce type d’évènement, les récompenses sont plus importantes que sur des courses fédérales. Ce qui explique pourquoi beaucoup d’entre nous préfèrent faire un moyen, voire un gros déplacement sur ce type de compétition mixte, plutôt que de faire des courses régionales ou nationales qui sont à l’opposé de la France. Le bémol, c’est que ces femmes sont souvent accompagnées par un coureur du sexe opposé, qui lors des courses mixtes, se "sacrifie" parfois pour elles et, donc, fausse totalement le classement.
Je vous ai déjà décrit la situation pour les courses régionales. D’un point de vue national il y a de plus en plus de participantes (on tourne au-dessus de la centaine), mais les forces en places ne sont pas équilibrées. On retrouve des équipes professionnelles, des équipes de division nationale, des équipes de comités régionaux ou départementaux, et les individuelles. Rien qu’en lisant les dénominations, vous comprenez que ce n’est pas du tout équilibré. Les catégories minimes et cadettes courent ensemble. Juniors, espoir et seniors 1/2/3, professionnelles, sont également toutes en lices dans la même salve. Ce qui peut décourager des filles qui commencent le vélo tardivement.
Il y a deux pays dans lesquels je cours régulièrement car c’est ce type de course féminine que j’aime : l’Italie et les Etats-Unis. Pour l’Italie, il y a parfois tellement de compétitrices qu’ils séparent les sous-catégories d’âge par exemple les minimes première année. Il n’y a pas, ou très peu de filles qui courent en individuelles. En équipe, chaque fille à son rôle, c’est aussi tactique que le Tour de France, dès le plus jeune âge. Il y a un calendrier chargé avec des primes conséquentes, tout pour attirer les filles sur les compétitions. Les compétitions mixte sont une aberration !
Même constat aux Etats-Unis, comment est-ce possible qu’une fille concourt avec les hommes ? Là-bas, les femmes ont leur propre course et sont séparées par des catégories de niveau. Le calendrier est conséquent, les primes sont folles, ce qui encourage les filles à traverser le pays pour courir ensemble. Les courses sont aussi différenciées, les critériums d’un côté, les courses longues d’un autre, et les courses à étapes également ! Si on veut faire une saison uniquement de critérium, c’est possible !
J’ai la chance d’avoir le choix, dans les petites catégories jusqu’à l’adolescence les compétitions mixtes ne me posent pas de problème, tant qu’il y a des classements séparés et que les filles soient récompensées. Je suis personnellement pour les compétitions 100% féminines, pour qu’on soit toutes dans le même panier. En ce qui concerne le cyclisme féminin français, il doit évoluer pour pouvoir proposer des compétitions féminines qualitative. Cette année, une course cyclosportive dédiée aux femmes est née, et on ressent chez notre fédération un besoin de féminisation. Les autres pays réussissent pourquoi pas nous ? Il y a tellement de sports, en France, où la distinction est naturelle, où la question ne se pose plus. Partagez votre expérience avec nous, je suis vraiment curieuse de connaître votre avis sur la question !
Cycliste de toujours, Fleur a connu des années d'école de cyclisme. Aujourd'hui, elle est passée professionnelle. Et parmi ses domaines de prédilection : le fixie !