Un enfant, et tout change?
Avec mon mari, nous sommes piqués par le voyage.
L’envie de découvrir d’autres horizons, de partir à la rencontre d’autres cultures, de confronter nos certitudes à d’autres façons d’appréhender le monde…
C’est quelque chose qui nous anime depuis longtemps.
Et si nous savons apprécier le luxe d’un lit confortable, d’une douche chaude, d’un repas servi dans un restaurant; nous aimons aussi la liberté de voyager simplement.
Comme si, affranchis du confort du quotidien, nous étions bien plus capables de nous reconnecter avec ce qui importe vraiment.
C’est ça, pour nous, la meilleure vie.
Celle avec des émotions, celle avec du relief.
Et puis, nous avons grandi… oui, oui, on peut dire “grandi” quand on se connaît depuis le lycée… mais la soif d’aventures ne s’est pas tarie.
Loin de là.
Pour nous, les amoureux des grands espaces et de la contrainte zéro, c'est paradoxalement lors d’un voyage en sac à dos, que l’envie d’avoir un enfant est née.
Je voyais ces familles découvrir le monde ensemble et partager des souvenirs incroyables, je voyais ces enfants curieux, émerveillés par leur découvertes, et sages aussi...et j’ai là compris.
Avec un enfant, la vie change, on ne va pas se mentir.
Mais, est-ce qu’on ne peut “plus rien faire” pour autant ?
Bien sûr que non.
On s’adapte, tout simplement.
L’envie d’un enfant, oui, mais pas celle de se “ranger” pour autant.
Je voulais, moi aussi, partager ces instants magiques avec une famille...avec ma famille. Je ne me voyais pas “maman”, avec toutes les responsabilités qui vont avec, mais j’avais très envie de devenir “parent”, partenaire de mon chéri. La nuance est très subtile, et pourtant, c’est celle qui me parlait très personnellement.
J’ai eu besoin de voir “ailleurs”, pour construire ma parentalité “ici”. C’est un cheminement personnel.
Là où certaines personnes ne veulent (et ne voudront jamais) d’enfants, pour d’autres, il s’agit d’un accomplissement. J’étais dans cette zone grise, voguant entre deux eaux.
Et c’est quand j’ai compris qu’il suffisait de suivre son fonctionnement propre, que je me suis affranchie des contraintes que je me posais. Alors j’ai gardé ma vieille voiture, aussi petite soit-elle, parce que je ne voulais pas tout changer dans ma vie. J’ai porté mon fils dans une écharpe de portage, parce que je me sentais bien avec cette façon de faire (mais il y a aussi des portes bébé souples). Et puis, surtout, nous avons continué à voyager… autrement. Enfin, presque.