Le récit du boat surf trip de Bruno aux îles Mentawai

Le récit du boat surf trip de bruno aux îles mentawai

Les surfeurs estivaux, les écoles de surf, les baigneurs, la foule sur le spot... très peu pour vous ? Les vacances d’été sont l’occasion idéale pour s’envoler vers des pics plus “pacifiques” et où les vagues abondent. Suivez les conseils de Bruno, ingénieur à Décathlon Indonésie, et préparez dès maintenant votre futur boat surf trip aux îles Mentawai.

Une gauche avec des sections à tubes puis à manœuvres que l’on a eu parfaite pendant 3 jours, seuls à l’eau.

- Bruno effectuant une manœuvre cut-back en back-side (dos à la vague) avec notre shortboard 900 6'0

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Qu'est ce qu'on appelle un boat surf trip ?

Surfer et voyager sont deux actions intimement liées depuis les origines de la discipline. Plus que dans tout autre sport, le surfeur, s'il veut pratiquer régulièrement, doit constamment se déplacer de spot en spot à la recherche de vagues. En effet, les conditions de surf étant soumises à la combinaison de différentes variables (que sont la direction et la force du vent, les coefficients et marées, la direction et la taille de la houle couplées au niveau du surfeur et le type de spot) le surfeur doit parfois parcourir de longues distances, donc voyager, avant de trouver des conditions optimales pour surfer. On parle de "surf trip" comprenez "voyage de surf".

Mot à mot traduisez ici "voyage de surf itinérant à bord d'un bateau". Autrement dit, le boat surf trip est le voyage de surf rêvé pour tout surfeur car il est une promesse en lui-même : celle d'accéder à des vagues parfaites et vierges avec une facilité de déplacement selon les conditions de surf. Sans oublier les moments de partage et la vie à bord entre passionnés de surf.

Quizz : le boat surf trip est-il fait pour vous ?

1. VOUS VOULEZ FUIR LE MONDE À L'EAU

2. VOUS N'AVEZ PAS LE MAL DE MER

3. LE MANTRA "EAT - SLEEP - SURF" VOUS CONVIENT, ET CE, DURANT 2 SEMAINES

Si vous avez répondu "OUI" à toutes ces questions, lire le retour d'expérience de boat surf trip de Bruno aux îles Mentawai ci-dessous, vous aidera sans aucun doute à sauter le pas... du plat bord du bateau !

bruno_vague_surf

Concilier son métier et sa passion pour le surf

- 25 ans

- Regular

- Niveau : Surfeur confirmé

- Home spot : La Gravière, Hossegor

- Ville actuelle : Jakarta

- Spots de surf favoris : Uluwatu, Serangan et Thunder

Salut bruno, peux-tu te présenter en quelques mots pour nos lecteurs ?

Originaire du Sud-Ouest de la France, j’ai grandi avec l’océan en arrière-plan. Depuis mon plus jeune âge, je profite et m’amuse dans les vagues de toutes les manières possibles avec mes amis, eux aussi passionnés. Ironiquement, j’étais beaucoup plus dégourdi dans les sports d’endurance que dans le surf ce qui m’a valu de pratiquer l’aviron et le triathlon en compétition. Pour autant, c'est le surf qui est devenu ma passion jusqu'à en influencer aujourd'hui mes choix de carrières et de voyages.

Je possède une formation d’ingénieur et j’adore apprendre en général. Je travaille à Decathlon depuis 3 ans où je suis expatrié en Asie du Sud-Est.

Quel est ton parcours à decathlon ?

J’ai commencé il y a 3 ans sur un poste d’ingénieur qualité (Quality Production Leader) à Ho Chi Minh au Vietnam. Après un an sur ce poste j’ai exprimé mon désir d’avoir plus de responsabilités et de challenges. Decathlon m’a alors proposé d’aller ouvrir la filiale de Decathlon en Indonésie. J’y suis maintenant responsable de la production et des équipes de production en Indonésie pour Decathlon.

Peux-tu nous présenter plus en détail : ton métier, l’univers de la production, que peu d’entre nous connaissent ?

La production de Decathlon est mondialisée. Nos équipes de production comptent 5000 membres et sont basées dans plus de 25 pays. Notre motivation est d’atteindre une excellence industrielle, humaine et environnementale avec nos fournisseurs pour produire au prix juste et assurer un environnement de travail stimulant et sportif aussi bien pour les ouvriers des usines que nos équipes Decathlon. Tout cela avec l’objectif ultime de rendre le sport accessible à nos clients, nos équipes et les ouvriers qui travaillent pour nous.

Mon métier de responsable de la production en Indonésie consiste à identifier le potentiel industriel de l’Indonésie par rapport au reste du monde puis d’en déduire une stratégie et une vision industrielle à 10 ans pour Decathlon. L’Industrie est avant tout une histoire d’hommes et de femmes puisque la production mobilise des milliers d’ouvriers. L’humain est ma plus haute responsabilité.

Concrètement, je suis en charge d’établir une feuille de route de la production en Indonésie sur 10 ans en fonction du contexte mondial, trouver les meilleurs fournisseurs, les coacher vers l’excellence industrielle, atteindre l’équilibre budgétaire sur la filiale, recruter une équipe de production 100% indonésienne, assurer un environnement de travail épanouissant et par-dessus tout développer mon équipe pour que je puisse passer le flambeau à un indonésien. Enfin, comme tout expatrié, mon but supérieur est de développer des talents indonésiens pour que je puisse être remplacé par un local.

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A quel âge as-tu surfé ta première vague ?

Le bodyboard et le bodysurf m’ont touché avant même que je puisse m’en souvenir. En ce qui concerne le surf je m’y suis mis à 13 ans.

Les planches de surf en mousse ne sont pas réservées qu'aux débutants : la preuve en image avec Bruno, à la sortie du tube avec notre planche de surf en mousse 900 6'0.

Que représente le surf pour toi et qu’est-ce que ça t’apporte ?

Le surf guide mes choix de vie car il m’apporte de l’apaisement, de l’adrénaline et des moments inoubliables avec ou sans mes amis. Je retiens particulièrement la traversée de l’Indonésie en moto que j’ai faite en 2011 pendant 4 mois et les sessions au Mexique pendant 2 mois en 2012.

J’ai travaillé d’arrache-pied pour me permettre d’obtenir le maximum d’opportunités professionnelles là où les vagues sont. C’est en travaillant et avec de la chance que j’ai eu l’opportunité de partir en Indonésie.

Ce que vous devez savoir avant d'embarquer pour un boat surf trip aux îles mentawai

Il y a tant de raisons ! Dans notre cas, l’idée est de réunir notre brochette landaise pendant 12 jours pour vivre un moment inoubliable sur un bateau que l’on aura pour nous tout seul dans l’une des meilleures destinations surf au monde.

C’est aussi l’occasion pour certains du groupe qui sont sponsorisés de faire le plein de photos et de vidéos.

Pourquoi choisir cette destination ?

Les Mentawai sont frappées de façon quasi-permanente de Juin à Août par des houles parfaitement rangées et des vents bien orientés. C’est donc la destination ultime pour optimiser ses chances d’avoir des vagues parfaites, de plus dans un environnement exceptionnel.

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Quel est le niveau requis pour surfer aux mentawai ?

Il n’y a pas de niveau minimum et l’Indonésie est accessible à tous. Tout est une question de choix de spots en fonction de la houle. Il y a deux critères absolument essentiels à considérer avant de partir :

- Choisir des amis de son niveau pour être d’accord sur le choix des spots et ne frustrer personne,

- Etre responsable et connaître ses limites. Les vagues indonésiennes les plus connues sont rapides, creuses et à fleur de corail donc dangereuses. Il faut savoir renoncer à impressionner ses copains si l'on se sent dépassé par les conditions. Durant notre trip, certains ont sévèrement touché le corail et ont dû renoncer à surfer de nouveau.

Parce qu'il n'y a rien de plus amusant que de s'essayer à de nouvelles manœuvres avec une planche en mousse sur des petites vagues, dans une eau à 28°C...

Quelles sont les spécificités d’un boat trip ? peux-tu nous résumer une journée type ?

On est serrés ! On partage les douches, les toilettes, les chambres, les repas, les sessions… Il faut s’entendre et accepter que l’hygiène ne peut pas être irréprochable, désolé !

Ensuite, il n’y a pas de journée type. Le bateau peut aller de spot en spot sur demande des surfeurs en fonction des vents, des marées, etc. Il nous est arrivé de changer 3 fois de spot en une journée. Les activités sur le bateau sont restreintes : lecture, playstation, faire des siestes…Mieux vaut avoir des vagues et être endurant !

Comment te nourris-tu et t’hydrates-tu pour surfer toute la journée

J’applique ce que j’ai pu apprendre sur les triathlons longue distance type Ironman. Les règles les plus élémentaires sont les meilleures.

- Manger et boire régulièrement pendant la journée. Surtout ne pas attendre d’avoir faim ou soif car avoir une « fringale » est traumatisant pour le corps et l’esprit,

- Equilibrer son alimentation en mettant le paquet sur les glucides,

- Dormir autant que possible, faire des siestes.

Conseils aux lecteurs qui veulent se lancer dans le même trip ?

Peu de conseils à donner pour un trip en eau chaude. Ci-dessous le nécessaire et suffisant :

- Protégez-vous du soleil partout. Ce point ne pourra jamais être assez souligné. Chacun sur le bateau a, un moment ou un autre, souffert sérieusement du soleil : insolation, lèvres gerçées, etc…Prenez des kilos des crème solaire, du stick pour les lèvres et des tops UV manches longues,

- Prenez une trousse de premier secours. Le corail des Mentawai ne rigole pas et même un jour de petites vagues les blessures peuvent survenir. Désinfectant, compresses, bandage et kits de points de sutures sont à prendre,

- Emporter des livres avec vous pour passer le temps si les vagues se font rares !

Quel matos as-tu emmené avec toi et pourquoi ?

J’ai emmené les planches que je surfe d’habitude. De la 5’10 pour les conditions jusqu’à 5-6 pieds puis une 6’0 pour les vagues au dessus de 6 pieds. Sauf conditions absolument exceptionnelles, apporter un gun en Indonésie est une perte de place dans le boardbag.

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Penses-tu que partir loin de ton "home spot" aide à la progression ?

Oui et non.

Oui parce que les vagues que l’on trouve dans ce genre d’endroits sont très exigeantes. GreenBush et Lance’s Right sont par exemple des vagues où chacun de nous a dû repousser ses limites et son appréhension. Personnellement j’ai franchi un cap de confiance.

Non parce que niveau  technique pure et dure, il n’y a pas mieux que des vagues bien pourries en face de chez soi pour progresser. Les vagues parfaites sont souvent dangereuses et ne permettent pas de tenter autant de choses que sur un beach-break. Ne vous attendez pas à mettre des airs 3-6 en Indonésie si vous ne les plaquez pas chez vous !